Un code indécryptable
Pour coder un message grâce la machine Enigma on a besoin de connaître plusieurs éléments :
l'ordre des rotors : ce qui fait 6 façons de les ordonner différentes ; leur position initiale : chaque rotor ayant 26 éléments (26 lettres) il y a donc 26*26*26= 17576 possibilités et enfin la position des fiches du tableau : soit 12 lettres parmi les 26, 6 paires de lettres parmi 12 et comme la paire (C,F) donne la même connexion que la paire (F,C) il faut diviser par 26 ce qui fait donc 100 391 791 500 possibilités.
Il y a alors environ 10 puissance 16 clés possibles ce qui est énorme pour l'époque et qui empêche une équipe de chercheurs de tester toutes les possibilités avec une attaque de force brute.
La permutation employée dans les rotors et les réflecteurs n'est pas un secret, car en effet il suffirait donc d'en avoir une pour décoder les communications vu qu'elles sont toutes les mêmes. Ce que les Anglais ont vite compris après en avoir récupéré plusieurs sur des sous-marins coulés. Ceci illustre le principe de Kerckhoffs, principe général en cryptographie, qui veut que tout le secret doit résider dans la clé secrète de chiffrement et non pas dans une quelconque confidentialité de l'algorithme, soit ici la machine Enigma dont la confidentialité n'est pas assurée.
Les points forts et les faiblesses
Le principal avantage d'Enigma est son nombre de clés énorme pour l'époque ainsi que sa réversibilité : avec une même clé secrète on peut coder un message puis décoder ce même message.
La faille d'Enigma est qu’une lettre codée ne peut pas être la lettre initiale, par exemple si on veut coder Z on ne pourra pas obtenir la lettre Z. Il ne reste donc que 25 lettres possibles à la place d'une seule ce qui élimine un certain nombre de possibilités. L'autre faiblesse est qu'ils commençaient leurs messages et bulletins météo par les mêmes mots comme par exemple : «Mon Général …» ce qui permettait aux anglais de connaître au départ une partie du message qui les aidait a retrouver la clé ; cette clé est la même pour toute l'armée allemande pour un jour donc il fallait faire très attention à ne pas faire d'erreur de protocole pour ne pas mettre en danger la sécurité des informations.
